Bulletin Numéro 40 - Faut-il fermer les yeux?
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PAR CRAINTE D'ÊTRE TRAITÉ DE FASCISTE, DE RACISTE, DE NAZI, DE XÉNOPHOBE, DE PARTISAN DE L'EXTRÊME DROITE ET DE BIEN D'AUTRES CHOSES ENCORE, FAUT-IL FERMER LES YEUX, SE TAIRE ET "RESPECTER" L'INTOLÉRANCE, L'INTRANSIGEANCE ET LA VIOLENCE DE QUELQUES FANATIQUES ?
Dans notre Europe encore globalement chrétienne, on ne brûle plus les sorcières, les hérétiques, les parpaillots et autres protestants. Il y a trois ou quatre siècles que l'impossibilité de survie d'une société composée uniquement de fondamentalistes religieux a commencé a sembler évidente, la seule issue viable du fondamentalisme strict étant une conception unique d'une seule religion dans un seul pays.
Si l'intolérance intrinsèque propre aux textes fondamentaux des religions monothéistes et de leurs interprétations diverses ne peut être éradiquée ou même simplement ignorée, les individus, quant à eux, n'en appellent plus ouvertement au meurtre ou à l'excommunication de ceux qui croient autrement qu'eux.
D'autre part, si certains états européens se révèlent plus religieux que d'autres, il n'en est plus aucun où les dogmes catholiques ont force de loi.
Le résultat est qu'une certaine forme de tolérance plus ou moins large a fini par s'établir dans les pays européens, tolérance qui s'est élargie à d'autres croyances et même, dans une certaine mesure, aux incroyants (1).
Contrairement au christianisme, l'islam (2) s'est imposé dès le départ dans toute son unicité. Le schisme apparu dès la mort du prophète autoproclamé ne concernait en rien la doctrine elle-même, alors que dans les divers aspects du christianisme, certains points fondamentaux étaient contestés depuis l'origine (trinité, divinité du Christ, libre arbitre...), l'ont été tout au long de la domination catholique, et subsistent encore aujourd'hui.
Le chiisme et le sunnisme ne se différencient au départ que sur la reconnaissance des successeurs du prophète, et lors de son expansion orientale et moyen-orientale, l'islam ne rencontre que des populations politiquement désorganisées et aux croyances religieuses très diversifiées.
On peut même penser que l'islamisation de l'Afrique du Nord et du sud de l'Europe a été facilitée grâce au manque de cohésion politico-religieux de ces contrées.
Curieuse alliance "objective" entre les gauches bien pensantes et les lobbies pétroliers
Toujours est-il que dans la situation actuelle, il existe des états islamiques, officiellement reconnus par l'ensemble des nations, et où la loi coranique est d'application depuis des siècles. On y condamne – et exécute - à mort l'apostat, l'incroyant ou celui qui simplement est accusé de ces délits sans que cela ne gêne le moins du monde les organisations internationales ou ONG de toutes sortes comme la bien pensante LDH par exemple.
Et on n'évoque même pas le statut des femmes, entre autres.
Les musulmans du monde entier se sentent, bien plus que les chrétiens, unis dans un même communauté (l'oumma), et leur religion est religion d'état dans plusieurs pays, dont les maîtres sont craints et respectés par les états les plus puissants du monde, mais également sous leur contrôle. Le cas des "états voyous" n'a rien d'extraordinaire : on n'y apporte la guerre civile et la zizanie que pour conserver ce contrôle, précisément.
Assez paradoxalement donc, les états musulmans où "nos" Droits de l'Homme sont parfaitement ignorés et bafoués, jouissent du respect des autres états, et d'une manière indirecte, de la "protection" des plus puissants de ce monde.
Aussi, l'arrogance des musulmans européens face à toute dérision ou atteinte supposée à leurs croyances repose-t-elle sur deux certitudes : la sollicitude particulière d'une gauche fidèle à ses principes – défense de l'immigré défavorisé dans nos pays, et l'intervention de chefs d'états musulmans par ambassades interposée, alors même que ces immigrés ne proviennent pas précisément de leurs pays.
D'où une curieuse et paradoxale alliance d'une gauche bien pensante et de la haute finance internationale pour la défense et la protection toute particulière de la religion islamique.
Et pour les transgresseurs qui échapperaient à la loi, il se trouve bien l'un ou l'autre "fondamentaliste" pour le faire passer de vie à trépas - c'est bien fait pour lui -, ou l'un ou l'autre chef d'état pour "lancer" une fatwa – véritable incitation au meurtre - que l'on se garde bien de punir.
Voilà de quoi imposer le silence – seule véritable forme de "respect" - à tout citoyen honnête.
Mais nous pouvons supposer qu'il y en a toujours d'autres...
Johannès Robyn
(1) "dans une certaine mesure..." : si l'incroyant peut, dans les textes fondamentaux des croyances monothéistes, être, en tant qu'individu, vilipendé, excommunié, promis aux morts les plus cruelles et même considéré comme un "homme incomplet", la dérision ou la critique sévère d'une croyance – et même parfois l'exposé de la simple vérité – peut, elle, actuellement être considérée comme un délit (incitation à la haine religieuse).
Il apparaît curieusement comme évident aux magistrats qu'aucun texte fondamental des croyances les plus répandues ne comporte aucune "incitation" de ce type.
(2) On dit : athéisme, christianisme, protestantisme, judaïsme etc., mais on ne peut plus dire "islamisme". Il a été décrété que ce terme ne pourrait s'appliquer qu'aux seuls fondamentalistes.
Les autres croyants sont supposés pratiquer leur religion de façon "modérée".